​​​Les hautes terres

Durée 51 minutes 

Je me suis tout de suite cru au beau milieu du Canada et du coup, ce n’est qu’à cent vingt kilomètres de Grenoble que j’ai sorti ma caméra.

Briançon, dans les Hautes-Alpes, tout près de la vallée de la Clarée, du parc des Écrins et aux portes du Queyras. Le tout à seulement quinze kilomètres de la frontière italienne.

Le décor est planté : je reste là c’est décidé.

Il y a d’abord eu cette belle rencontre avec Franck. Franck est boulanger, mais pas n’importe lequel : un boulanger à l’ancienne qui travaille encore dans les règles de l’art. Je passe plusieurs jours et aussi quelques nuits à le regarder préparer ses fournées. Quand la ville dort encore, lui il est là, fidèle au poste.

Encore un voyage au cœur des secrets d’une métier, j’adore.

Tout près de la ville, à seulement quelques minutes de route vers le nord, il y a la Vallée de la Clarée. Une vallée du bout du monde avec son décor de cinéma : je ne pouvais pas la manquer, j’y passe aussi quelques jours.

Une scierie, plantée au pied des montagnes, dans son jus, comme si Lino Ventura et Bourvil allaient sortir de nulle part pour faire eux aussi partie du décor. J’y reste tout un après-midi et comme souvent, on me laisse carte blanche pour filmer, escalader les troncs de mélèzes, m’approcher au plus près des machines, le rêve.

La nature tout autour est grandiose, du plus petit être vivant à la majestueuse beauté des montagnes qui flirtent avec les trois mille mètres.

Et puis il y a cet incursion vers le Queyras, plus au sud : Là où le bois se sculpte, là où les villages se perchent tout en haut de l’Europe. A Saint-Véran, deux mille quarante mètres d'altitude, j’y rencontre Jean-Sébastien, sculpteur sur bois depuis l’enfance. Il a aujourd’hui 75 ans.

Toujours au sud, il y a aussi le splendide parc des Écrins au pied duquel coule la Durance.

A Puy-Saint-Vincent, petit village tout proche des montagnes, je croise Martine, une des rares habitantes du hameau. Quelques heures en sa compagnie et grâce à sa personnalité pleine d’esprit et d’humour, j’apprends des tas de choses.

L’automne est arrivé, je suis retourné sur place pour admirer la nature qui a changé de couleurs : j’ai bien fait de revenir avec une caméra ...